Quel est le sens du mot "content" selon Sahaja Yoga?

Quelle est la signification du mot "content" selon Sahaja Yoga?
Entre contentement et plénitude?

La signification du mot "contents" (notez le pluriel) c'est ce qui est à l'intérieur d'un contenant. Ce terme ne saurait condenser ce que signifie Shri Mataji avec le mot "content". Donc, voici une tentative collective pour définir ce mot sous l’angle particulier de Sahaja Yoga.

Remarque préalable:
Ici, le mot est utilisé comme nom ce qui n’est pas un usage courant.
Sous le même signifiant (mot) "content" il a 2 signifiés (sens) selon que l’accent porte sur la première ou sur la deuxième syllabe.
-"CONtent" avec l’accent sur la première syllabe signifie ce qui est contenu. Le contenu de cette boîte, la substance d’une chose, sa teneur.
Pour un Sahaja Yogi, cela implique que nous devrions absorber et nous remplir de profondeur et de sens, cela signifie ce qui est en nous, ce que nous contenons, notre substance.
-"conTENT" correspond au contentement intérieur que l’on ressent. Nous pouvons également parler de plénitude, être plein, empli de contentement.

Dans le texte des soirées du "Navarati de 1989, à Margate," Shri Mataji utilise le mot "conTENt" avec un accent sur la deuxième syllabe, donc dans le sens de "contentement", "satisfaction", "plénitude". Le sens du mot "content" mélange un profond sentiment de paix et d’estime de soi. Une notion proche du mot "content" dans ce contexte, pourrait être "profondeur" ou "gravité" ou même "qualité". Ces qualités sont rattachées au chakra du Vide.
Dans certains contextes, "content" prend le sens d’épanouissement personnel. "Faire", ou "connaître" Sahaja Yoga doit être une manifestation de nos qualités intérieures, sinon nous ne sommes pas des Sahaja Yogis, nous faisons simplement de la méditation Sahaja Yoga.

L'idée principale:
Il est impossible de développer ou d’agir efficacement sur notre contentement si on n’est pas Réalisé. Avant la Réalisation, nos chakras ne peuvent pas absorber les qualités dont ils ont besoin pour se développer. La particularité de Sahaja Yoga, c'est que les qualités ont une place, laissent une trace vibratoire dans un contenant de notre corps: ce sont nos chakras qui contrôlent nos organes et nos humeurs. Ainsi le mot "content" se réfère tout autant au sentiment de contentement qu'à la faculté d'absorber et de retenir ce contentement. C'est une qualité qui se situe dans le chakra du Nabhi et qui nourrit également notre Vide. C'est pourquoi Shri Mataji nous demande toujours de nous contenter de ce que nous avons et d’être satisfait avec la situation actuelle, de façon à développer notre profondeur. Ce contentement devrait devenir pour nous une subsistance, une conséquence du dharma.

Donc, la particularité des êtres Réalisés c'est qu'ils absorbent une qualité sous forme de vibrations et que cette qualité est une substance nutritive, une partie de notre dharma, une partie de notre subsistance. Les qualités ont une place "physique" dans notre corps subtil: elles sont dans les chakras. Donc, plus on absorbe de contentement, de satisfaction, plus on est à même d'en absorber davantage. Ensuite, cela devient notre nature (dharma). C'est pourquoi Shri Mataji dit que l'humilité est un "content": il y a une relation de réciprocité, car c'est une substance qui donne du contentement, et ce contentement donne de la substance. Cette équivalence ne vaut que pour les être Réalisés dont la Kundalini est éveillée.
Comment absorber du contentement si on n'en a pas déjà l'expérience au départ?
C'est la Kundalini qui nourrit les chakras et qui permet de sortir de ce cercle vicieux. Il s'agit d'une expérience émotionnelle mais surtout vibratoire. Alors, une fois Réalisé, un de nos chakras particulier retiendra les vibrations, les qualités, que s'il a déjà été "éveillé" sensibilisé à la qualité qui lui correspond. C'est ainsi que l'on peut développer notre aptitude à recevoir et conserver le contentement. Une fois qu'on a en soi cette plénitude, on peut la partager, émettre des vibrations de contentement vers les autres. C'est la beauté de la Réalisation du Soi: ressentir, absorber pour émettre.
Ces qualités de contentement, satisfaction, plénitude, sont des qualités du Nabhi et du Vide et font de nous des gourous. Et la meilleure façon de développer cette capacité intérieure à absorber ce contentement intérieur, c'est d'être humble comme la mer qui reçoit toute l'eau du monde. C'est pourquoi Shri Mataji cite la Bible, qui dit qu’il faut être doux, humble. Lorsque vous êtes doux, vous ne réagissez pas, mais vous êtes réceptifs.
Ainsi, notre contentement, notre satisfaction intérieure, est une qualité interne qui peut être développée une fois que l'on est Réalisé.

Pour Sahaja Yoga, le mot "content" a aussi deux sens, c'est une teneur, une substance, dans le sens d'une condition de notre être intérieur qui a un emplacement dans notre corps, dans le chakra du Nabhi et la qualité qui l'accompagne, c’est le "contentement", le sentiment de plénitude.

Notre profondeur de "contentement" nous définit en tant que Sahaja Yogis. La nature de notre contentement nous dit qui nous sommes.  

Si notre contentement ne dépend pas des circonstances extérieures, nous sommes de véritables gourous. L'introspection à faire est la suivante: quelle est la profondeur de notre propre contentement? Sommes-nous satisfaits de notre vie?
Ce contentement intérieur conduit à un détachement vis-à-vis des satisfactions extérieures. L'objectif final pourrait être que notre satisfaction ne dépend plus de ce que nous pouvons obtenir, mais dépend des qualités que nous avons développées. Ensuite, ce détachement conduit à l'état de témoin, comme celui qui semble venir des montagnes. C'est le même sens que l'on trouve dans un des poèmes de Shri Mataji:
"De ma fenêtre je vois une montagne
Dressée comme un ancien sage
Sans désir, plein d’amour….
C’est le jeu éternel
Que contemple la montagne
Sans désirs."

Alors "content", selon Sahaja Yoga, serait une satisfaction fondée sur un sentiment profond de valeur personnelle et de paix intérieure. C’est pour cela que la traduction choisie pour ce terme sera "contentement" avec les synonymes "plénitude" ou "satisfaction".
Le terme "contentement" peu aussi signifier "l’état d’être rempli intérieurement par la grâce du Soi, sans aucune attente, besoin, aucun mouvement du à un désir, ce qui procure un encrage intérieur".
Pour le terme "contents", ce sera "substance" plutôt que "contenu" qui désigne l'intérieur d'un contenant sans mentionner sa nature. C'est un terme neutre. Avec "substance", on a une notion de réalité permanente qui sert de substrat aux attributs changeants. La substance est ce qui existe en soi, sans changements, tirant vers le sens du mot "essence".

Lao Tseu, en ce sens, a déclaré: "Celui qui est satisfait est riche".
Dans un dicton arabe, on dit que: «Le contentement est un trésor qui durera éternellement. »
Gourou Nanak dit: "Que le contentement soit vos boucles d'oreilles, l'effort pour atteindre le Soi votre besace, la méditation votre cendre, la préparation à la mort votre manteau, et l'enseignement du Maître votre bâton de pèlerin."
Ramana Maharshi: "L’homme que satisfait le Soi, qui tire son contentement du Soi, qui est comblé par le Soi, n’a plus rien qu’il doive accomplir." (III-17)

Voici la définition du mot dans le Littré qui est très intéressante:
"Contentement/satisfaction:
Le contentement est beaucoup plus étendu que la satisfaction. On peut être satisfait sans être content. Ces deux termes désignent la tranquillité de l'âme par rapport à l'objet de ses désirs. Il nous arrive quelque chose que nous désirions, et nous sommes satisfaits ; mais, si cet événement nous laisse encore des causes de trouble, nous ne sommes pas contents. Le contentement est donc une satisfaction qui n'est pas bornée à une circonstance particulière, mais qui tient à une condition générale de l'âme, condition produite par l'ensemble des causes intérieures et extérieures."
https://www.littre.org/definition/contentement

Enfin, une partie de la lettre de Descartes à l'altesse à Elisabeth - Egmond, 4 août 1645:
« …Il dit fort bien, au commencement, que "vivere omnes beate volunt, sed ad pervidendum quid sit quod beatam vitam efficiat, caligant" (tout le monde veut vivre heureux, mais quand il s'agit de voir clairement ce qui rend la vie heureuse, c'est le brouillard). Mais il est besoin de savoir ce que c'est que vivere beate (vivre heureux); je dirais en français vivre heureusement, sinon qu'il y a de la différence entre l'heur (le bonheur) et la béatitude, en ce que l'heur ne dépend que des choses qui sont hors de nous, d'où vient que ceux là sont estimés plus heureux que sages, auxquels il est arrivé quelque bien qu'ils ne se sont point procuré, au lieu que la béatitude consiste, ce me semble, en un parfait contentement d'esprit et une satisfaction intérieure, que n'ont pas ordinairement ceux qui sont le plus favorisés de la fortune, et que les sages acquièrent sans elle. Ainsi vivere beate vivre en béatitude, ce n'est autre chose qu'avoir l'esprit parfaitement content et satisfait.
Considérant, après cela, ce que c'est quod beatam vitam efficiat (ce qui rend la vie heureuse), c'est-à-dire quelles sont les choses qui nous peuvent donner ce souverain contentement, je remarque qu'il y en a de deux sortes : à savoir, de celles qui dépendent de nous, comme la vertu et la sagesse, et de celles qui n'en dépendent point, comme les honneurs, les richesses et la santé..
Et ce n'est que de cette sorte de contentement, de laquelle il est ici question ; car puisque l'autre n'est aucunement en notre pouvoir, la recherche en serait superflue. Or il me semble qu'un chacun se peut rendre content de soi-même et sans rien attendre d'ailleurs, pourvu seulement qu'il observe trois choses, auxquelles se rapportent les trois règles de morale, que j'ai mises dans le Discours de la Méthode.
La première est, qu'il tâche toujours de se servir, le mieux qu'il lui est possible, de son esprit, pour connaître ce qu'il doit faire ou ne pas faire en toutes les occurrences de la vie.
La seconde, qu'il ait une ferme et constante résolution d'exécuter tout ce que la raison lui conseillera, sans que ses passions ou ses appétits l'en détournent ; et c'est la fermeté de cette résolution, que je crois devoir être prise pour la vertu ….
La troisième, qu'il considère que, pendant qu'il se conduit ainsi, autant qu'il peut, selon la raison, tous les biens qu'il ne possède point sont aussi entièrement hors de son pouvoir les uns que les autres, et que, par ce moyen, il s'accoutume à ne les point désirer ; car il n'y a rien que le désir, et le regret ou le repentir, qui nous puissent empêcher d'être contents
Au reste, toutes sortes de désirs ne sont pas incompatibles avec la béatitude ; il n'y a que ceux qui sont accompagnés d'impatience et de tristesse (qui sont incompatibles avec la béatitude). Il n'est pas nécessaire aussi que notre raison ne se trompe point ; il suffit que notre conscience nous témoigne que nous n'avons jamais manqué de résolution et de vertu, pour exécuter toutes les choses que nous avons jugé être les meilleures, et ainsi la vertu seule est suffisante pour nous rendre contents en cette vie. Mais néanmoins pour ce que, lorsqu'elle n'est pas éclairée par l'entendement, elle peut être fausse, c'est-à-dire que la volonté et résolution de bien faire nous peut porter à des choses mauvaises, quand nous les croyons bonnes, le contentement qui en revient n'est pas solide ...
En suite de quoi, il me semble que Sénèque eût dû nous enseigner toutes les principales vérités, dont la connaissance est requise pour faciliter l'usage de la vertu, et régler nos désirs et nos passions, et ainsi jouir de la béatitude naturelle; ce qui aurait rendu son livre le meilleur et le plus utile qu'un Philosophe païen eût su écrire… »
Publié par dictionnaire sahaja yoga

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